Debout
Le gyrophare
sur son visage
Lui donne un air mélancolique
Laissant deviner des rivages
Restes de rêves chimériques
Elle a surgi
De son hasard
D’une rue sombre et oubliée
Perçant le cœur de ce brouillard
De cette vie qui l’a liée
Gouttes de sang
Sur chaque main
Mais le regard enfin paisible
Elle avance sur son chemin
Loin du chaos indescriptible
Quelques minutes
Auparavant
Elle a esquissé de justesse
Un coup de poing. Depuis neuf ans
Son quotidien n’est que détresse
Pourquoi ce jour ?
D’où vient la force ?
C’est lui ou moi s’est-elle dit
C’est la révolte qui s’amorce
Elle a fait le choix de la vie
Dans le fourgon
Elle est assise
Sous le fardeau omniprésent
De ceux qui jugent, de leur bêtise
Mais elle est debout à présent.
Alexandre LABORIE