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Fragments - Alexandre LABORIE

Sans trop savoir

24 Mai 2021, 15:52pm

Publié par Alexandre LABORIE

Fallait le voir sourire
Derrière son comptoir
Dans ce bar de Göteborg
Fallait voir ce talent qu’il avait, pour danser, tout en servant des verres ou en distribuant des plats
Son déguisement rouge, dont la capuche enveloppait son visage, tel un cadeau.
Fallait voir sa beauté, là, juste à portée

Dire merci, en soi même, sans trop savoir à qui...

Puis s’avancer vers lui
Échanger quelques mots
S’étonner de comprendre
Cette langue d’instinct
Révélée dans l'instant
Puis la nuit qui s’installe
Nos vélos parallèles
Dans le froid saisissant
L’escalier que l’on monte
La chaleur qui attend

Le fou rire, au même moment, sans trop savoir pourquoi

Et s’enlacer soudain
Et se serrer très fort
Ces baisers sur les corps qui tracent le chemin
L’étreinte qui s’invente
Les souffles accordés
Et au petit matin
Les confidences
Nos fêlures en cascade
Quelques secrets aussi

Se quitter à midi
Sans se dire adieu

Vouloir donner un sens, à la vie, à ces heures, sans trop savoir comment.

 

©Alexandre LABORIE

 

 

 

 

 

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Après le festival

22 Avril 2021, 19:48pm

Publié par Alexandre LABORIE

 

Clap de fin sur la croisette

L’enfant s’avance

Le matin nous a surpris
Ça fait des jours, déjà, qu’on ne pensait plus à lui
Eparpillés les papillons
Des flots de silhouettes
Slaloment entre les camions de la ville

L’enfant veille sur le tapis replié

Devant les hôtels, les chariots de draps sales
Brouillons perdus
Brassées de rêves en rafales
Ou de banals malentendus

Une femme traîne une valise vers un taxi
Il ne la voit pas

Une conversation qui s’échappe
A la volée, que l’on attrape
A cette heure-ci, dis-moi, où étions nous hier ?
Sur cette plage ?
Regarde, il y a un soulier emporté par les vagues
Se peut-il que nous ayons passé l’âge ?
Ces embardées nocturnes n’étaient-elles qu’une vaste blague ?

Je me cache sous les parapluies de Demy
Je vise l’éternité et un jour

L’enfant parle au fantôme de Fellini

Ce besoin de sens et d’histoire, toujours

Les trains sont aussi rapides que l’oubli
Du bleu du ciel perce une ambiance pluvieuse
Tant de promesses dans leurs wagons
Perdues dans des sonneries silencieuses

L'enfant se dresse, conquérant
Devant les marches grises et nues
Dans sa tête, des films
Des bandes musicales.
Il se fait un serment :
Regarde ardemment
Au-delà des cimes
Et tu feras jaillir
Ta lumière sur la toile.

Alexandre LABORIE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Un instant

28 Mars 2021, 18:14pm

Publié par Alexandre LABORIE

Regarde, comme c’est beau

Ce bleu noir dans le ciel

Les lumières de la ville

Le dernier reflet sur la mer impassible, s’attardant avant la nuit, comme les baisers de ces amants qui se disent à demain

Cette foule indolente, déambulant tranquille le long de la promenade

Cette rumeur qui monte, ces musiques au loin

Les rires qui s’envolent des fenêtres grandes ouvertes

Dans les ruelles enchevêtrées, les effluves des plats servis en terrasse

Cette brise discrète, vers minuit, qui vient surprendre les peaux encore chaudes

L’écho de ces générations qui sont passées là avant nous, de toutes celles qui viendront après nous

Comme c’est beau, ce vertige, la vie en cet instant là.

©Alexandre LABORIE

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