Soudain, je me suis senti seul au milieu des corps serrés.
De trop près, on ne se voit plus, on ne se parle plus.
Faut-il que j’attende quand tout explose au fond de moi ?
Il y a un homme, dans le bus, qui est là, tous les jours.
Jambes croisées, écouteurs dans les oreilles, il tient son téléphone entre les deux mains.
Hier, pour la première fois, je l’ai vu sourire.
J’ai le cœur noyé dans un verre, mais mon poing levé en surface.
Pour que tu me retiennes.
Je sais, je sais, tout passe.
J’ai l’impression qu’une bouche en acier aspire mon cerveau.
Des contacts virtuels à l’autre bout du pays lui ont donné leur adresse et l’ont invité, pensant qu’il ne viendrait jamais.
Mais Baptiste est venu.
Un homme, sur le trottoir, le bras tendu vers le ciel et le pouce levé, avance en criant : « il y a quelqu’un ? » Les gens
se mettent sur le côté pour le laisser passer.
Mon père est un coffre-fort blindé.
Mais il y a la clef dessus.
Quelle heure est-il ?
Je ne sais pas.
Je suis tout seul dans cette ville et je pense à toi.
Mon marque-page est une carte postale que j’enverrai un jour
Ton regard, à ce moment-là, je suis sûr que le touriste Japonais l’a filmé, car nous étions dans le champ de son caméscope.
Il est loin, à présent, ton regard.
Je n’ai que toi.
Tu jouais du violon, le matin, sur la terrasse.
Parfois, les dauphins venaient, pour t’écouter.
Faut-il vraiment un guide, à Paris, quand on s’aime ?
Réveillé avant lui.
Le regarder dormir.
Ecrire, c’est te retenir un peu.
Je ne cesserai jamais d’écrire.
Que ne donnerai-je pas pour un regard, pour sentir face à moi l’appel du désir ?
Il y a des histoires que je préfère écrire que vivre.
Mais il me faut les vivre pour pouvoir les écrire.
J’étais alors perdu
dans des corps en dédale
dans des bras inconnus
sentiments en cavale.
Tu m’as pris dans tes mots, je t’ai pris dans mes bras.
La nuit n’efface rien.
Les amours éphémères ne m’ont jamais déçu.
Je n’en attendais rien, rien n’est jamais venu.
C’est l’histoire d’un homme qui ne supporte pas qu’on ne l’aime pas.
……