Un rêve ou deux
Tu dis des mots plus grands que toi,
Tu me défies, tu m’interpelles,
Je suis prisonnier chaque fois
Que tu me provoques en duel.
Tu joues sur le temps, sur l’espace
Tu sembles leur dicter ta loi
Avec ta force et ton audace,
Tu ferais vaciller des rois
Tu cours, tu voles autour du monde
Sonné, je te regarde, assis,
Inventer, en quelques secondes,
Une langue, un autre pays.
Avec ta couverture bleue,
Tu te fabriques un océan.
Je te regarde dans les yeux.
J’embarque avec toi un moment.
Soudain, tu deviens la musique.
Ton cœur bat fort, sur ce tempo.
Tu joues une danse excentrique.
J’entends des milliers de bravos.
Moi je suis comme ta toupie.
Je tourne, tourne, ensorcelé,
Je me nourris aux utopies
Que tu m’offres, pour m’évader.
Quand vient la nuit, à ton oreille,
Je te dis combien je suis fier
Je te regarde et je te veille.
Un bisou, j’éteins la lumière.
J’emporte ta respiration.
Je l’adopte pour m’endormir.
Pour un temps s’en vont mes démons,
Sur ma bouche y a même un sourire.
Il faut se lever, je te dis :
« C’est le matin, ouvre tes yeux »
Tu ne veux pas et me supplies :
« Laisse-moi faire un rêve ou deux »
Laisse- moi faire un rêve ou deux…
Alexandre LABORIE