Le vieil homme
Bien au chaud dans sa robe de chambre
Le vieil homme a le regard perdu
De son fauteuil il contemple décembre
Qui floconne dans la rue
Au détour du silence
Sur le trottoir tout blanc
Comme par inadvertance
Surgissent deux amants
Ces jeunes égarés aux visages de lumière
Semblent redonner vie au fragile grand-père
La douce aux yeux rieurs illumine la scène
Et ses cheveux colorent cet univers si terne.
Le jeune homme lui murmure des mots mystérieux
Qui accentuent l'éclat de son sourire radieux.
Le vieux sage solitaire
Ressent la nostalgie
De sa jeunesse perdue
De toute cette magie
Il se souvient du temps où parcourant le monde
Il vivait ses désirs
Goûtait chaque seconde
Mais à peine pense-t-il à tout cela
Que les amoureux pressés
accélèrent le pas
le vieil homme se surprend à crier
collé à sa fenêtre il les regarde partir
il voudrait tant leur ressembler
mais son histoire n'est plus à écrire.
Ces deux passants jeunes et beaux
C'est sa vie qu'il voit défiler
Ces deux passants libres et heureux
C'est sa vie qui lui dit…adieu.
A.LABORIE