La ville
J’allais sur les hauteurs pour observer la ville
Je l’entendais gémir au tout petit matin
Quittant sa courte nuit, ses illusions fragiles
La brume l’entraînait vers un jour incertain.
Des milliers de néons éclairaient les cuisines
Où des travailleurs, seuls, soufflaient sur leurs cafés
Devant des murs trop gris qui recueillaient leur spleen
Je percevais l’écho des âmes assoiffées
Cortège lumineux de l’exil quotidien
Les voitures prenaient toujours la même route
Dans les rues, le silence avait, je m’en souviens
Le goût du temps qui passe en un lent goutte à goutte
Contemplant ce décor, paysage étouffant
Je rêvais d’un ailleurs, je rêvais de partir
Marcher sur une plage où de nombreux enfants
Sur le sable, en courant, dessinent des sourires.
Alexandre LABORIE