J'aime mes amours...
Je ne suis jamais heureux et fier que de ce que j'aime.
Je ne m'aime pas, j'aime mes amours; je ne les impose pas, mais je les défends.
« Je ne peux donner de moi, de mon moi tout entier, nul autre échantillon, qu’un système de fragments, parce que je suis moi-même quelque chose de semblable. » Frédéric Schlegel. Passionné de poésie classique et contemporaine, auteur de chansons et de poésies. A de nombreuses reprises, j’ai collaboré avec France musique : participation à une composition littéraire originale de 4 cycles poétiques sur le thème de « la vie » à partir de l’oeuvre 'MLÀDI' du compositeur Leos JANACEK puis lecture de certains de mes textes dans le cadre de l’émission « les contes du jour et de la nuit » de Véronique SAUGER. J’aime travailler avec des artistes aux univers très différents. Avec les musiciens Lucas Mazeres et Guillaume Itié de la « Compagnie Écoutez Voir », j’ai ainsi participé à la création de « la Planète blanche », conte musical dont j’ai écrit le livret. J’ai publié un recueil de poésies en 2010 (L’Evidence - éditions PREtexte). Certains de mes textes ont également l’objet de publications diverses (revue de poésies, ouvrages collectifs des éditions « Épingle à nourrice »). Bienvenue à toutes et à tous!
Je ne suis jamais heureux et fier que de ce que j'aime.
Je ne m'aime pas, j'aime mes amours; je ne les impose pas, mais je les défends.
Nous étions sur la plage.
Nous étions l’horizon
Je voulais crier
Tu voulais courir
Nous avons volé
Et l’oiseau, rappelle-toi, nous l’avons rejoint.
Il n’en revenait pas, de notre liberté.
***
Reste encore un peu
Joue-moi de la musique
Quand les mots ne sont plus, c’est la seule parole.
Joue-moi ces quelques notes, joue les moi je t’en prie
Fais battre encore mon cœur, que j’invente ma nuit.
***
Homme blessé, sans pays
Oiseau privé de ciel
Qui donc t’entend crier ?
Nous zappons, nous courons, nous passons bien trop vite
Où est cette parole qui nous rendrait plus digne ?
***
Mon enfant, tu t’endors et mes yeux étoilés te veillent encore un peu.
Pour goûter la parole que me porte ton souffle.
Ce sourire, pur, de l’âme qui me dit : « peu importe où mène ton errance, peu importe avec qui, dans quelle ville ou dans quel pays. Je serai ton refuge et je te trouverai ».
***
Petits yeux du petit matin
Sur l’accordéon de béton qui enroule la nuit
Les phares des voitures éclairent le froid.
Prisonnier de leur lumière d’acier,
je ferme les yeux et je deviens oiseau.
***
Ici, j’ai le droit de revenir vers toi.
Le droit de continuer à me tromper.
Ici c’est l’espace de tous les possibles, de tous les inventés.
Comme ce creux de la nuit où je trouve refuge à tes côtés.
Ici je refais les dialogues et tes paroles se confondent avec le parfum de ta peau.
Alors tu deviens l’air que je respire à plein poumon, à plein désir.
Ici nos regards brillent de l’impatience de nos corps et cet éclair survit à la beauté de l’étreinte.
Ici, je t’aimerai toujours.
***
Cette urgence qui prend son temps
Et me laisse dans la peur de l’inexprimé,
Cette nuit qu’il faut sans cesse traverser
Pour que mon âme-oiseau puisse entamer son chant.
***
Il faut savoir crier nos silences.
Redonner la parole à ce qui est caché.
Affronter nos ténèbres, chercher une joie d’être.
Apprendre un peu de soi, pour mieux donner aux autres
Grandir sans jamais cesser de naître.
***
C’est une photo de toi sur un chemin de terre
Au bout, il y avait la mer.
C’est la musique de ton pas que je voulais saisir
La danse dans ta hanche qui faisait mon désir
Le vent entre nous deux empêchait la parole
Je t’ai laissé marcher.
Dans le froid de la nuit qui commençait à poindre
Lors, je n’avais qu’une envie, celle de te rejoindre.
Alexandre LABORIE