Toucher ce rêve.
Devant l’immensité d’une mer bienveillante
Au bord d’une rue sombre quand nous serons perdus
Sur un chemin de terre, sous une pluie battante
Quand viendront les rayons du soleil attendu
Dans la chambre exigüe ouverte sur la ville
Dans son fracas brûlant enveloppant nos corps
A cette heure inventée où les âmes s’habillent
Pour offrir à la nuit tout ce qui les dévore
Dans l’urgence imprévue de ces moments de grâce
Nous cueillant incrédules, étonnés par nous-mêmes
Par ces mots qui soudain se trouvent à leur place
Dans ce souffle échappé, ce désir qui essaime
Quand ta main lentement se pose et me délivre
De cette ombre agressive occultant l’horizon
En caressant ma peau, en me donnant un livre
Quand je vois dans tes yeux l’or de chaque saison.
Dans le silence vrai qui terrasse la peur
Dans cette nudité qui nous donne des ailes
Quand le seul choix possible est d’écouter son cœur
Quand ta moindre attitude devient une étincelle
Et si ma liberté ne te fait pas souffrir
Dans le sang de ces heures offertes au présent
Je toucherai ce rêve, alors je pourrai dire
Que je serai heureux, que je serai vivant.
Alexandre LABORIE